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               | 1- Le 27 octobre 1875 à Peillac, Jean-Marie
                  HURTEL épousait Jeanne Marie Roux. Ils
                  habitaient LE FRENOT. La famille s'agrandit et
                  compta 9 enfants. Parmi ces enfants : Pierre HURTEL épousa Eugènie
                  DEBRAY et resta au Frénot . Jeanne-Marie HURTEL épousa Jean-Louis
                  JOUVENCE et il habita la Piaudais. Françoise
                  HURTEL épousa
                  Joseph HALLIER et
                  s'établit à la Ville
                  Cancouêt Voilà le terroir délimité
                  où va se passer l'enfance de Jean-Louis
                  HALLIER, il y a entre ces 3 fermes quelques
                  centaines de mètres ou plus Joseph HALLIER
                  (le père du
                  tappiste) connut quelques années de bonheur
                  tranquille et laborieux. Le 25 mars 1913 naissait
                  Jean-Louis qui fut baptisé le lendemain par
                  le vicaire Monsieur Le Nué. Mais en 1918 la grippe
                  espagnole emporta la maman Françoise HURTEL.
                  Elle avait 32 ans et laissait 7 orphelins. Pas
                  question pour la famille de laisser le papa dans
                  une pareille situation. C'est ainsi que deux
                  orphelins : Jean-Louis et Cécile furent pris
                  en charge au Frénot. Jean-louis avait alors 5
                  ans. Il va connaître l'existence des enfants
                  de la campagne en ce temps là.Il rendra
                  quelques petits services et il va garder les vaches
                  et les mener boire au doué de la Grande
                  Noë. IL nouera quelques solides amitiés
                  avec ses frères et surs, ses cousins
                  et cousines (entre le Frénot, la Piaudais et
                  la Ville Cancouët ils sont 16). A l'âge de
                  l'école, il ira au bourg par les sentiers.
                  Selon l'usage du temps garçons et filles ne
                  se mélangaient pas.Le directeur de
                  l'école était alors Monsieur DARE qui
                  ne fut pas sans remarquer l'intelligence et
                  l'application du jeune Jean-louis HALLIER. En ce
                  temps là, le clergé comme les
                  religieux étaient en recherche de sujets
                  susceptibles de répondre à une
                  vocation. Monsieur DARE pensait au
                  juvénat des Frères de Ploërmel
                  qui était à Hennebont et il proposa
                  à plusieurs de ses élèves d'y
                  aller. Mais il y avait aussi un vicaire plain
                  d'allant ordonné prêtre en 1905 et qui
                  envoyé à Peillac en 1906 pour y
                  rester jusqu'en 1930. Si Monsieur DARE put
                  conserver Jean-Louis HALLIER pour sa
                  congrégation, Monsieur Le Nué,
                  vicaire proposa des leçons de latin à
                  deux autres sujets qui allèrent l'un au
                  petit séminaire de Ploërmel et l'autre
                  à Redon au collège ST Sauveur tenu
                  par les eudistes. C'est ainsi que le 27
                  Août 1927, Jean-Louis HALLIER agé de
                  14 ans s'en alla à St Hervè
                  d'Hennebont pour un an, car on ne revenait pas aux
                  vacances de Noël et de Paques. Le 15 Août 1928,
                  Jean-Louis quittait la France pour aller à
                  Jersey, les lois antireligieuses françaises
                  ayant exilé les
                  congrégations. A jersey il fit un an de
                  noviciat et le 15 Août 1929 à
                  l'àge de 16 ans, il prononçait ses
                  premiers vux qui le liait à la
                  congrégation des Frères du
                  Père La Mennais. En 1930, il est
                  nommé à Hennebont comme instituteur
                  pour faire la classe aux juvénistes de ST
                  Hervé et il resta à ce poste jusqu'au
                  service militaire.       |  |  |   
                     
                        |  Les
                           parents de Jean-Louis
 |  
                        |  Jean-Louis
                           (Frère Gonzague-Louis)
 |  |  
               |  Jean-Louis
                  (militaire)
 | 2- L'armée l'incorpora au 35 ème
                  régiment d'infanterie et au vu de ses
                  capacités d'instituteur, elle fit de lui un
                  radiotélégraphiste. Il profita de ses
                  temps libres pour s'initier au latin car il avait
                  deux amis un jésuite et un eudiste. Le service accompli, il regagnait St
                  Hervé pour reprendre sa fonction
                  d'enseignant pendant 2 ans 1935 et 1936. En 1937,
                  il reçut sa nomination pour repartir
                  à Jersey où il aurait à faire
                  la classe aux jeunes frères en
                  formation. En Août 1939 les bruits de guerre se font
                  plus insistants. Le frère Gonzague-Louis
                  (Jean-Louis HALLIER) a quitté Jersey pour
                  pendre ses vacances au pays. On note sa
                  présence à la Ville Cancouët (15
                  Août), à Ploërmel (18
                  Août), à Malestroit le 22 Août
                  d'où il écrit qu'il sera à
                  Peillac dans quelques jours. |  
               | 3- L'ordre de mobilisation arrive le 02 Septembre,
                  il est à Jersey pour prendre quelques
                  affaires. Ce n'est que le 15 Septembre qu'il
                  rejoindra la caserne Feutras à Brest, il a
                  quelques jours de retard mais l'heure n'est pas aux
                  tracasseries administratives, il est affecté
                  à la 2 ème compagnie et se demande
                  s'il ne va pas faire les E.O.R (Ecole des Officiers
                  de Réserve). Le 15 octobre il a une permission de trois jours
                  et à son retour, il apprend qu'il a
                  changé de compagnie. Il envisage un possible
                  départ pour le Levant (la Syrie). En cette période où il faut vivre
                  au jour le jour sans trop savoir de quoi demain
                  sera fait, il prend soin de sa vie religieuse,
                  assiste souvent à la messe et récite
                  la rosaire. Il profite de ses temps libres pour
                  rejoindre à 4 kms de la caserne une
                  école tenue par les frères de sa
                  congrégation. Début novembre; il
                  pensait être affecté au 35 ème
                  R.I. comme radio-télégraphiste, ce
                  qui était sa spécialité. Il
                  n'est pas désigné pour ce
                  départ. Avec une vingtaine d'autres, il doit
                  effectuer un stage de préparation à
                  la formation des
                  "bleus". Fin novembre arrivent les nouvelles recrues
                  à qui il fait tout apprendre; il est
                  nommé instructeur, chef de chambre, chef de
                  table. Lui qui aimait la vie active et les
                  exercices, il se voit de plus en plus
                  affecté au bureau avec des montagnes de
                  paperasses. Au mois de Mars, le voilà caporal-chef et
                  aussitôt orienté vers l'examen pour
                  devenir sergent (18 Mars 1940) C'en est bientôt fini de la caserne
                  Feutras, il se retrouve au camp de Sauges (au sud
                  de Bordeaux) et se voit affecté au Bureau du
                  Bataillon. C'est là qu'on doit mettre sur
                  pied et équiper un régiment de
                  tirailleurs sénégalais. Il écrit que les conditions ne sont pas
                  mauvaises, on couche sous des tentes mais dans de
                  vrais lits, toutefois ce n'est pas du camping car
                  le terrain est sablonneux et balayé par le
                  vent et le sable s'infiltre partout. Il connaît un environnement africain,
                  <<il faut s'habituer à entendre le
                  tam-tam et être témoin des
                  prières à Allah >>
                  écrit-il le 25 avril 1940. L a vie est monotone quand soudain se
                  déclenche l'offensive allemande le 10 Mai
                  1940 et dès le 18, il envoie une carte
                  disant <<on part le 19 >>...il
                  est encore au camp de Sauges le 1 er Juin et
                  déjà arrivent des victimes de la
                  débâcle, des unités
                  égarées. Le 8 Juin est formé
                  le 2 ème Bataillon du 27 ème
                  Régiment d'Infanterie coloniale mixte
                  sénégalais. Le moral semble ne pas s'effondrer. Il est
                  secrétaire du commandant et il a l'esprit
                  combatif, n'écrti-il pas <<j'ai un
                  bon fusil et on a des munitions à la
                  tonne>>. |  Jean-Louis
                  est debout au premier rang, le 4 ème
                  à partir de la gauche
 |  
               | 
 Train vers l'Allemagne | 4- Le convoi roule très lentement vers le
                  nord et arrive au Mans puis prend la direction
                  d'Argentan. Avant le départ on les
                  prévient, il y a risque de se faire
                  mitrailler par les avions. C'est cette nuit là, confiera quelques
                  années plus tard le Père
                  Amédée, qu'appuyé sur la porte
                  du wagon, je me suis dit << si un jour, je
                  reviens de cette aventure, je me consacre à
                  quelque chose de plus radical >> et cette
                  pensée fut tellement forte que longtemps
                  après il pouvait dire <<
                  c'était le 16 Juin au soir
                  >> Devant l'avance de l'armée allemande qui
                  avait franchi la Seine et prenait la direction de
                  l'ouest, le train quitte Argentan pour prendre la
                  direction de Cherbourg. Le régiment se met en position à
                  St Sauveur le Vicomte pour s'opposer à
                  l'ennemi. Jean-Louis HALLIER écrit :<<
                  nous avons tenu toute la matinée du 19
                  juin mais les allemands ont amenés des
                  chars. Nous étions coincés,
                  encerclés, pris au piège. Comme
                  j'étais secrétaire du Commandant ,
                  avec lui et un interprète alsacien nous
                  avons rencontré nos opposants qui nous ont
                  contraints à capituler. Nous ne pouvions
                  rien faire d'autre. Nous avons déposé
                  nos armes sur la place publique et je n'oublierai
                  jamais le regard et le visage attristé de
                  notre Commandant qui avait les larmes aux yeux
                  >>. On nous fit prendre la direction de Bricquebec
                  et sur la place devant l'église nous
                  passâmes notre première nuit de
                  prisonniers pour être ensuite dirigés
                  sur ST Lo et enfermés dans la caserne de
                  Bellevue . Les conditions déplorables de nourriture
                  amenèrent la maladie et jean-Louis HALLIER
                  fut tansporté à l'hôpital de St
                  Lo, comme il l'écrivit lui-même
                  << malade mais pas blessé
                  >> Sitôt qu'il eut recouvré un peu de
                  santé, il réintègre sa prison.
                  Il eut la chance d'être en contact avec
                  quelques prêtres du département de la
                  Manche et aussi avec une famille de St Lo qui lui
                  procura tout ce qui lui manquait et avec laquelle
                  il noua une profonde amitié. Il se trouvait
                  que cette famille avait un fils qui était
                  moine trappiste à l'abbaye de Bricquebec et
                  dont elle était sans nouvelle. Quelques mois
                  après, cette famille apprenait que leur fils
                  trappiste, officier, avait été
                  tué à Vittel (10 Août 1940), il
                  s'appelait Père AMEDEE. Parmi les
                  prisonniers, il y avait aussi un autre moine de
                  Bricquebec, Le Père Bernard Poussin, avec
                  qui Jean-Louis aimait causer et c'est là que
                  son idée de <<
                  quelque chose de plus radical
                  >> devint un désir
                  d'essayer la vie de trappiste. Dieu va lui donner
                  le temps de mûrir cette idée. |  
               | 5- C'est le 22 Novembre 1940 que les prisonniers de
                  St LO furent embarqués dans des wagons de
                  marchandise pour gagner l'Allemagne avec comme
                  provosion de route du pain allemand bien gris et du
                  saucisson ? pressentant bien que l'exil risquait
                  d'être long; les
                  voyageurs rédigeaient des messages et quand
                  par la lucarne ils voyaient des civils au bord de
                  la voie, ils laissaient la lettre s'envoler au vent
                  dans l'espoir que ceux qui les verraient,
                  ,essayeraient de les faire parvenir à leurs
                  familles. C'est ce qui arriva pour quelques
                  unes. Dans une de ces missives Jean-Louis
                  précise qu'il vient de toucher sa paye 350
                  Frs, qu'il emporte quelques livres et que
                  désormais ses lettres pourraient bien
                  n'être pas sincères et qu'il faudrait
                  savoir lire entre les lignes (23 Novembre 1940). Le
                  23 décembre, il est au delà de Berlin
                  au camp de Spandau, le stalag III D. 
 Entassés dans des wagons à
                  bestiaux | 
 Courrier lancer par la lucarne d'un wagon en
                  route pour Spandau |  
               | 
 (dessin d'un déporté) ....Les
                  travaux manuels | 6- En juin 1941, il raconte qu'au début il a
                  cru bon de se proposer pour travailler (on leur
                  avait dit que c'était pour la Poste), en
                  réalité le travail consistait
                  à cheminer le long des lignes
                  téléphoniques pour consolider ou
                  changer les poteaux, travail très
                  pénible à cause du froid intense.
                  C'est pourquoi il renonça très vite
                  au travail pour demander l'application des
                  Conventions Internationales qui exemptaient les
                  officiers du travail obligatoire. IL resta donc au
                  camp avec une sitation meilleure mais à la
                  date du 09 Février 1941 il en est toujours
                  à attendre son premier colis et sa
                  première lettre. Comme on a proposé
                  aux prisonniers des cours pour apprendre
                  l'allemand, il s'y met. Le premier colis arrive le
                  13 mars et ensuite à peu près
                  régulièrement après un voyage
                  d'un mois environ. Jean-Louis apporte à l'étude de
                  l'allemand ses capacités intellectuelles et
                  son application tant et si bien que le 26 juin on
                  lui permet d'aller seul du camp III D 700 au camp
                  III D 712 pour enseigner l'allemand aux prisonniers
                  qui en savent un peu moins que lui. Tout en
                  enseignant, il se perfectionne et on ne peut
                  oublier qu'il est spécialiste de
                  l'enseignement, alors il propose à ses
                  élèves qui n'ont pas leur <<
                  certificat d'études >> de se
                  préparer pour l'obtenir et le 21 juillet
                  1941 il note lui même << je suis
                  dans ma profession >> le 19 octobre de
                  cette même année, il dévoile un
                  peu son état d'âme. << Si
                  vous saviez comme un prisonnier marque ses lettres,
                  les prépare, attend, lit et relit. Et de son
                  lointain exil son esprit revient à la Ville
                  Cancouêt >>; <<Le 05
                  novembre prochain, je ferai dire une messe pour
                  l'anniversaire du décès de ma
                  mère >> Au début de 1942,
                  les colis arrivent régulièrement et
                  il note: << Noël et le 1 er de l'an :
                  belle fête, belle messe, beaux chants, belle
                  crêche, on nous octroie quelque peu de
                  liberté. On peut sortir à 5 ou 6,
                  mais on a défense de parler aux civils ou
                  d'entrer quelque part.>> |  
               | 7- En avril 42, il fait état de certaines
                  nouvelles arrivées de France et qui le
                  révoltent. Il paraît que l'on dit en
                  France qu'après tout, les prisonniers ne
                  sont pas si malheureux que ça et il
                  écrit: << ils n'ont qu'à
                  venir voir ce que peut être la vie à
                  20 dans une chambre et voilà 2 ans qu'on est
                  derrière des barbelés >>.
                  Sans doute les prisonniers se donnent des
                  activités : études, sport,
                  théatre. Pour lui il est interprète
                  << alors à longeur de
                  journée je traduis, je traduis pour rendre
                  service aux camarades >> et il a de ce
                  fait beaucoup d'occasions de dialoguer avec les
                  maîtres de la prison et il reconnaît
                  dans une lettre de Mai 1942, que <<
                  quelques uns sont corrects >>, ce qui
                  laisse bien entendre que la plupart ne le sont
                  pas. Septembre 1942, il est 3 mois sans colis et les
                  lettres sont rares. L'activité des cours du
                  soir reprend. C'est aussi le temps ou l'armée allemande
                  qui ne connaissait que des victoires se casse les
                  dents sur Stalingrad. Peut-être pour récupérer des
                  soldats l'état allemand envisage de faire
                  passer les << prisonniers de guerre
                  >> au statut de << civils
                  >> et dès lors ils pourront être
                  des travailleurs n'étant plus
                  protégés par les conventions
                  internationnales. On leur fait miroiter des
                  avantages : liberté de correspondance,
                  envois de colis, permissions. La méfiance
                  est grande, ils appellent cela << la
                  civilisation allemande >> On
                  décide que quelques uns essayeront pour
                  voir.... en réalité les
                  civilisés ne sont plus encadrés par
                  des sentinelles, mais c'est toujours les
                  barbelés. Dans une lettre du 28 Février 1943, il
                  fait état de cette 3 ème année
                  de captivité, il énumère ses
                  multiples fonctions, il fait à la fois
                  policier (dans le camp), interprète,
                  professeur, facteur et parfois un peu banquier (un
                  jour il a collecté 9000 marks). | 
 Couchettes au stalag III D |  
               |   
 | 8- Il circule assez librement vers la poste, la
                  caserne, l'hopital. On le charge encore de
                  présider,à la distribution de la
                  bière, ce qui sans doute n'était pas
                  une partie de plaisir. Il peut même aller à Berlin pour se
                  procurer les habits de théatre et les
                  décors. Il est désigné pour
                  accompagner les malades chez le docteur ou le
                  dentiste (là aussi il faut un
                  interprète). 7 Mars 1943 ; Le 23 Mai il est
                  heureux d'annoncer que 10 de ses
                  élèves prisonniers ont
                  décroché le certificat
                  d'études. Depuis mars 1943, il y a des bombardements de
                  Berlin, peut-être pour montrer que cela
                  n'affecte pas leur moral, les allemands proposent
                  aux prisonniers d'aller au cirque à Berlin.
                  Nombreux sont ceux qui acceptent, Jean-Louis est du
                  nombre et le 26 Juin il écrit <<
                  que voulez-vous entre bêtes en cage on
                  aime bien se voir >>. 25 Juillet 1943, il écrit une longue
                  lettre à son père à la Ville
                  Cancouêt et pour la première fois il
                  fait état de sa misère. Ce ne semble
                  pas que ce soit pour lui, mais comme on met en
                  commun les colis, il souffre de moins apporter que
                  les autres. Le 10 octobre 1943, il annonce << je
                  suis civilisé d'office >> et il
                  explique << je dois travailler dans un
                  bureau, il y a beaucoup de papiers à
                  remplir, j'ai moins de sommeil, mais ce n'est pas
                  dur >>. Etant << civil
                  >> je vais pouvoir écrire, mais
                  à part ça, nous restons <<
                  gardés >> Fin 1943, la vie continue << nous
                  tenons le coup >> et il est heureux parce
                  qu'il a reçu un colis du patronage de
                  Peillac. Il ouvre un cours pour aider les
                  illettrés. Le 20 décembre 1943 << les
                  autres reçoivent beaucoup plus de colis que
                  moi, je peux avoir la messe tous les jours
                  >>. |  
               | 9- Le 24 janvier 1944, exagérez plutôt
                  que d'attendre pour les colis, bientôt rien
                  ne passera plus. Il ne faut pas être grand
                  stratège pour prévoir qu'un jour la
                  poste ne fonctionnera plus. Il écrit que les
                  prisonniers avec des épingles suivent les
                  mouvements du front car ils écoutent la
                  radio allemande et Jean-Louis possède
                  maintenant la langue et comprend tout. Comme les bombardements sur Berlin sont de plus
                  en plus fréquents et intenses il faut faire
                  une valise en bois pour emporter à chaque
                  fois le plus précieux de peur que tout ne
                  brûle. 29 février, j'ai reçu un colis, il
                  faut profiter que ça passe encore. Mars 44, ça bombarde, on ne dort plus,
                  ça passe encore. 18 Mai 44, 30 prisonniers tués sous les
                  bombes après avoir attendu 4 ans. 25 Mai 44, on prévoit le jour où
                  rien ne passera plus, on fait des réserves
                  de pâtes et de haricots. 6 juin 44, j'ai une infection des yeux. 19 juin 44, 4 ans aujourd'hui que j'étais
                  fait prisonnier. 20 Juillet 44, rien ne passe plus,
                  c'était inévitable. Puisque rien ne passe plus, nous n'avons plus de
                  lettres. En 1995 pour le cinquantième
                  anniversaire de la libération, le
                  Père Amédée raconte dans le
                  journal << la presse de la Manche
                  >> du 19 Mars, comment se sont
                  passés les derniers mois de
                  captivité. La grande préoccupation des prisonniers
                  c'était de savoir qui des russes ou des
                  américains allaient les libérer. Les
                  américains étaient à 100 kms,
                  les russes un peu plus près. Sans doute pour
                  éviter des frictions entre les deux
                  armées, les américains
                  s'arrêtèrent sur le bord de l'Elbe et
                  au mois d'Avril les russes libéraient le
                  camp de Spandau. Les prisonniers avaient
                  creusé des abrits dans le sol sablonneux du
                  camp. Les combats furent violents entre les troupes
                  de choc russes et les allemands retranchés
                  dans les maisons et les << jeunesses
                  hitlériennes >> se sacrifiaient
                  avec fanatisme. | 
 (dessin) Entrée d'un camp |  
               |  | LE Père AMÉDÉE
                  TÉMOIGNE |  
               |     | 10- <<j'ai vu passer des camions et des
                  camions de cadavres. Les jours qui suivrent la
                  libération furent des jours de crainte et de
                  peur, les russes volaient et violaient. Malheur aux
                  déportées ukrainiènes et aux
                  familles allemandes. Il était imprudent pour
                  quiconque de laisser voir une montre ou une
                  bague. Les russes rassemblèrent tous les
                  prisonniers dans un immense terrain à l'est
                  de Berlin. Pour y aller, nous avons traversé
                  une partie de la ville où tout
                  n'était que ruines, l'armée russe
                  (hommes et femmes) dirigeait la circulation. Dans ce qui était notre refuge on
                  s'ingéniait pour survivre, on abattait
                  quelquefois un cheval pour avoir de la viande. C'est le lundi de Pentecôte, 21 Mai 1945
                  que nous avons pu embarquer dans des trains pour
                  regagner la France. Les convois roulaient lentement tant les voies
                  avaient souffert et c'était des ruines et
                  encore des ruines; Par Hanovre on est arrivé à
                  Jeumont quelle joie de revoir la frontière
                  française ! Puis ce fut Paris et la Bretagne et Peillac NB.: Toute cette partie à
                  été rédigée à
                  partir de lettres conservées
                  précieusement dans la famille. |  
               | 11- Les villages de la Piaudais, le Frénot et
                  la Ville Cancouêt attendaient 5 prisonniers.
                  Quand le dernier fut arrivé, on organisa une
                  fête intime à la Piaudais et quelques
                  jours plus tard une grande réunion de
                  famille avec photo des 58 participants. Jean-Louis
                  Hallier (le futur père Amédée)
                  gardait pour lui ses pensées et apportait
                  son enthousiasme à toutes ces
                  réjouissances. Le 04 Août 1945, il décide de
                  quitter Peillac pour aller remercier une famille de
                  Normandie qui lui avait témoigné
                  beaucoup de sympathie quand il était
                  prisonnier, et à St Lo et pendant ses
                  années de captivité en Allemagne.
                  C'était du moins le motif qu'il mettait en
                  avant. Les souvenirs de son cousin eudiste (le
                  père Jouvence) qu'il rencontra en gare de
                  Redon nous en disent un peu plus long. - Tu vas à Bricquebec ? Oui, je
                  vais visiter la famille qui m'a tant aidé;
                  sa maison a été détruite lors
                  du débarquement de Normandie et elle est
                  réfugiée à la trappe de
                  Bricquebec pour tenir l'hotellerie et j'en
                  profiterai pour faire une
                  retraite. - Tu n'as pas
                  l'intention de rester chez les moines
                  ? -
                  Eh bien je verrai. - Oh ! tu
                  n'as pas une âme de trappiste. -
                  On ne sait jamais. -
                  Est-ce que tu penserais a être
                  prêtre ? -
                  Non, si je restais à la trappe, ce serait
                  pour être moine et obéir en tout. De
                  toutes façons je t'enverrai un mot à
                  la fin de ma retraite et si je devais rester, tu
                  préviendrais mon
                  père. La retraite
                  passée, le mot fut envoyé
                  << j'ai trouvé ce que cherchais.
                  J'y suis, j'y reste? Préviens mon
                  père. >> En
                  réalité ce n'était pas une
                  décision à la légère
                  mais l'aboutissement d'un long travail de
                  préparation gardé secret.     | 
 Fête pour le retour des prisonniers de la
                  famille Jean-Louis est au 1er rang assis, 3ème
                  à partir de la gauche |  
               | 
 Jean-louis avec Mr et Mme Routier 
 Joseph son père | 12- Quand le convoi militaire roulait de nuit pour
                  fuir l'avance allemande Jean-Louis HALLIER avait
                  réalisé que << tout pouvait
                  se terminer ce soir >> et dans les
                  premières heures de sa situation de
                  prisonnier sur la place de l'église de
                  Bricquebec, il réfléchissait
                  profondément au sens de la vie et
                  entrevoyait déjà un don plus total
                  à son Dieu, mais à ce moment
                  là il ne savait même pas qu'il y avait
                  une trappe tout près de lui. Quand il fut enfermé à la caserne
                  de St Lo, il rencontra un autre prisonnier qui, lui
                  fit part de ses réflexions, le moine lui
                  parla de la trappe comme moyen de se consacrer plus
                  pleinement. Il lui confiat un petit livre
                  appelé << Directoire >>
                  pour lui faire connaître les trappistes. Par deux fois le 5 Octobre 1941 et le 6
                  Décembre 1942, il manifeste dans ses lettres
                  de prisonnier qu'il voudrait bien avoir le <<
                  Directoire >> qu'il a laissé
                  à St Lo chez Mr et Mme ROUTIER <<
                  mes parents nourriciers de mes premiers mois de
                  captivité, et qui est un souvenir du
                  frère Marie-Bernard >> Le 5 Octobre 1941, il écrit <<
                  Vraiment le 19 juin 1940 quand je passai ma
                  première nuit de captivité sur la
                  place de Bricquebec, je ne prévoyais pas que
                  ce lieu allait devenir un des centres d'attrait de
                  mes pensées et affections durant toute ma
                  vie de prisonnier. Depuis le 15 Août 1940,
                  j'ai beaucoup prié, réfléchi,
                  consulté et plus je vais, plus il me semble
                  que mon désir s'intensifie >> Il écrit en Mai 1942 << la
                  captivité dure, j'aurais eu je crois, le
                  temps de réfléchir >> et en
                  juin 1942 << il existe une mystique de la
                  captivité qui au lieu d'aigrir les
                  prisonniers les fortifie, les purifie. >>
                  Mais tout cela restait secret jusqu'au jour de
                  l'entrée à la trappe. Le cousin eudiste s'en fut prévenir le
                  père Joseph. L'acceuil fut
                  sévère. Le père fronça
                  les sourcils, en bon rural, il ne se
                  répandit pas en récriminations. il
                  déclara tout net << il faut avoir
                  tué père ou mère pour
                  s'enfermer là dedans >>.Jean-Louis
                  fut informé de cette réaction et il
                  se mit en devoir de présenter son choix. Lui
                  qui prisonnier, écrivait << si vous
                  saviez comme les lettres sont soigneusement
                  pensées >> mit tout son cur
                  à s'expliquer. Cette lettre est conservée dans la
                  famille comme une relique, elle est tellement
                  révélatrice d'une vie spiriuelle que
                  nous pensons devoir vous la partager, en respectant
                  les soulignés. |  
               | Bricquebec, le 04
                  Septembre 1945 Bien cher
                  père, Peut-être vous
                  êtes vous demandé ce que je faisais en
                  Normandie et pour quel motif je séjourne si
                  longtemps à Bricquebec, à l'abbaye NB
                  de Grâce. Je ne peux vous laisser ignorer
                  plus longtemps le secret que j'ai dans le cur
                  depuis 5 ans, le désir qui m'a
                  travaillé pendant toute ma captivité
                  et la grave décision que je viens de
                  prendre. Depuis 1940 j'ai l'intention de me donner
                  tout à Dieu dand la vie monastique et j'ai
                  choisi la solitude et l'austérité de
                  la Trappe. Ne vous étonez
                  pas, ne vous alarmez pas, j'ai beaucoup
                  réfléchi, ce n'est pas de ma part
                  un coup de tête mais un projet longuement
                  préparé sous le regard de Dieu.
                  J'ai beaucoup prié, j'ai vécu
                  dans ma captivité des heures assez tragiques
                  pour me faire apprécier le prix et le sens
                  de la vie et comprendre qu'il n'y a rien d'autre
                  à faire sur la terre que de préparer
                  son éternité en se donnant ici bas
                  tout à Dieu. Sans doute je suis
                  déjà religieux (et conserve pour
                  l'institut des Frères une grande affection
                  et une sincère reconnaissance) mais ce
                  qu'il me faut c'est le don sans réserve de
                  tout moi-même afin de me sanctifier
                  vraiment et de sauver un plus grand nombre
                  d'âmes, surtout celles qui me sont
                  chères (parents et amis) Depuis 1940, j'ai
                  consulté des hommes sages et
                  prudents, jugeant des choses selon Dieu et la
                  ligne de conduite fixée a été
                  celle-ci : dès que la chose sera possible,
                  faire un essai de la vie de la Trappe
                  >> C'est ce que je fais ici
                  depuis un mois avec l'autorisation du
                  Supérieur Général des
                  Frères, essai qui doit se continuer
                  encore plusieurs mois. Jusqu'ici je n'ai voulu en
                  parler à personne, pas même à
                  vous, car je devais chercher d'abord la
                  volonté de Dieu.... Je commence à
                  voir clair. Depuis un mois je mêne la vie des
                  moines et suis décidé à
                  continuer cet essai. Cette vie me plait
                  à cause du don total qu'elle demande. Elle
                  est austère sans doute, mais par là
                  conduit à Dieu : vie de prière
                  (récitation de l'office divin 7 fois le jour
                  et la nuit ; vie de pénitence
                  (silence continuel, jeûnes fréquents,
                  travail des champs ; vie d'apostolat (les
                  moines prient et se sacrifient pour sauver des
                  âmes). Vie dans la solitude et la
                  séparation complète du
                  monde. Plus de visites à
                  la famille. Lettres aux parents
                  très rares et seulement quand le
                  R.P.Abbé le permet. Désormais toutes
                  les lettres que je reçois ou que
                  j'écris sont vues par le
                  Supérieur. Ne vous étonnez pas
                  si je vous écris rarement. J'ai écrit au
                  R.P.Jouvence pour lui parler de ma décision.
                  J'écrirai aussi au Havre et à
                  Allaire. Je vous prie de bien vouloir avertir
                  Armand, Alfred,ma fillieule et Lézurlot (les
                  deux maisons). Je sais que ce sera pour
                  beaucoup une surprise, un étonnement. Quant
                  à moi, je fais ce qui me semble le mieux
                  pour mon salut et ma sainteté, en même
                  temps que pour le salut éternel de tous ceux
                  que j'aime. N'allez pas penser une
                  minute que j'aie quelque chose contre l'institut
                  des Frères. Bien au contraire, je l'aime
                  toujours et lui resterai uni de cur. Si
                  l'essai prouve que la Trappe n'est pas ma voie,
                  je reviendrai dans la congrégation du
                  Père de la Mennais, d'ailleurs j'en fais
                  toujours partie jusqu'au jour où je
                  rentrerai vraiment au monastère. Je sais que
                  parmi mes confrères certains ne comprendront
                  pas. Qu'ils sachent que de mon coté, ce
                  n'est pas sans regret, sans pincement au cur
                  que je quitte des amis chers que j'aime comme mes
                  frères. Durant mon dernier
                  séjour en famille, j'ai voulu me montrer
                  très gai et voir tout le monde, parce
                  que d'abord la séparation avait
                  été longue et l'on était si
                  heureux de se revoir, mais aussi pour faire voir
                  que mon caractère n'avait pas changé
                  et restait aussi joyeux.....Mais je ne pouvais rien
                  dire de mon projet, étant moi-même
                  incertain. Aujoud'hui, bien cher
                  père, je vous ai parlé à
                  cur ouvert. Dans ce tournant important de ma
                  vie, je tiens à vous consulter et demander
                  votre approbation. Ecrivez-moi ce que vous en
                  pensez (en écoutant votre foi). Priez
                  pour que le bon Dieu me donne lumière et
                  force . Je demande pardon à
                  tous ceux à qui ma décision fera de
                  la peine. Il est des moments dans la vie où
                  il faut tout sacrifier à Dieu et de grand
                  cur. De mon coté, le souvenir de tous
                  ceux que j'aime vivra pour moi dans le cur de
                  Dieu et chaque jour je prierai pour vous
                  tous. Je vous embrase de tout
                  cur. J.L Hallier Abbaye N.D. de Grâce
                  ......Bricquebec ....Manche. |  
               |  | 13- Jean-Louis Hallier est donc entré
                  à la Trappe le 21 Août 1945. Pendant
                  les premiers mois il est un peu en période
                  d'observation, il a qualité
                  d""oblat"", il
                  participe pleinement à la vie des moines;
                  C'est ce qu'il appelait un << essai
                  loyal>> Le Père abbé était alors
                  Dom Joseph Marquis. Les premiers mois répondent pleinement
                  à ses désirs et le 23 Décembre
                  1945 il reçoit l'habit des moines, il est
                  << cistercien >> Pendant deux ans il va s'insérer de plus
                  en plus dans cette consécration de
                  prière et de pénitence et le 25
                  décembre 1947 il est admis à faire
                  profession. Mais comme il a déjà fait
                  autrefois chez les Frères des vux
                  temporaires et une profession perpétuelle,
                  il s'engage définitivement dans la vie de
                  trappiste par des vux solennels, recevant le
                  nom de << Frère
                  Amédée >>. A cette cérémonie sont
                  présents deux membres de sa famille, le
                  cousin eudiste qui a décidé le papa
                  à venir. Le père abbé demande
                  expressément que le papa soit placé
                  à sa droite et le cousin eudiste à sa
                  gauche pour participer à l'émission
                  des vux. Le papa n'est toujours pas très
                  enthousiaste,il est surpris par la qualité
                  de l'acceuil et observe avec attention. Nos deux voyageurs reviennent au pays
                  gratifiés chacun d'un grand
                  fromage,fabriqué par les moines "La
                  Providence " Oh ! combien odorifiant, qui leur
                  vaut d'avoir sur le chemin du retour, un
                  compartiment du wagon pour eux tous seuls
                  jusqu'à Rennes. De retour chez les siens le papa témoigne
                  selon sa façon laconique : <<
                  Après tout, c'est pas mal, ils ont l'air
                  d'être heureux >>. A la trappe on oublie pas que le jeune religieux
                  était autrefois professeur à Jersey
                  auprès des jeunes en formation et le 04
                  Janvier 1948 (8 jours après sa profession)
                  il est nommé sous-maître des novices
                  de chur. Il va rester à ce poste un
                  peu plus d'un an jusqu'à ce que ses
                  supérieurs décident de l'envoyer
                  à Rome faire un séminaire pour
                  devenir prêtre. |  
               | << Première
                  année à Rome >> |  |  
               | 14- Le 10 Octobre 149, il quitte la France pour
                  l'Italie. Il y a, pas loin de Rome, (près de
                  Castel Gandolfo, villa de vacances pour le Pape)
                  une abbaye e trappiste appelée
                  <<Frattochie>> Cette abbaye
                  héberge les étudiants trappistes
                  venent des diverses trappes du monde, ils ne sont
                  pas nombreux (entre 5 et 10). Chaque matin, ils
                  vont à Rome à l'université
                  appelée << La
                  grégorienne>> où il peut y
                  avoir plus de 1000 étudiants. Le
                  Frère Amédée écrit que
                  le travail ne manque pas : il faut étudier
                  l'hébreu, l'araméen, le syriaque,
                  approfondir les textes de la Bible pour en faire
                  l'exégèse et construire une
                  théologie, sans compter les occasions de se
                  former à la musique grégorienne, de
                  visiter les sanctuaires, de revivre l'histoire de
                  l'Eglise dans l'archéologie et aussi de
                  profiter des conférences de qualité
                  donnée par des spécialistes. Tout cela n'entame pas les penchants
                  facétieux de l'enfant de Peillac qui relate
                  une visite aux catacombes où les
                  chrétiens persécutés
                  ensevelissaient leurs défunts. << Je vous
                  décris ce que j'ai vu, tel que je l'ai vu :
                  des alignées de mâchoires, des
                  enfilades des vertèbres, des pyramides
                  d'omoplates, des rosaces de fémur
                  etc........>> Mais l'étudiant reste aussi l'homme de la
                  prière. Il a la chance en cette fin
                  d'année 1949 d'assister à l'ouverture
                  de la porte de l'Année Sainte 1950. C'est le
                  24 Décembre 1949 que le pape Pie XII ouvre
                  une année de grâces. En 1950, le cousin eudiste fera le
                  pélerinage de Rome pour gagner l'indulgence.
                  Quelle joie pour les deux Peillacois de se revoir
                  et d'aller prier ensemble dans les basiliques qu'il
                  faut visiter. C'est lors de cette rencontre que le
                  frère Amédée confie à
                  son cousin << Je me plais bien
                  ici, je suis au milieu d'étudiants souvent
                  bien plus jeunes que moi et d'horizons divers.
                  J'apprécie tellement les relations avec les
                  jeunes >>  Juillet et Août 1950 ce sont les vacances,
                  donc le retour à Bricquebec pour prendre la
                  vie de trappiste et avant de repartir pour Rome
                  faire la deuxième année de
                  séminaire, le Père Abbé
                  confère au Frère Amédée
                  l'ordination des deux ordres mineurs ; portier et
                  lecteur le 24 Septembre 1950 et le 1 er Octobre les
                  deux autres : exorciste et acolyte. | 
 Rome |  
               |  | Deuxième année
                  à Rome |  
               | 
 
 | 15- Du 9 Octobre 1950 au 1 er Juillet 1951, le
                  Frère Amédée va accomplir sa
                  deuxième année de
                  Séminaire. C'est toujours la même vie
                  étudiante qui se déroule ? Une lettre
                  de F.Gérard nous laisse entrevoir comme
                  chacun organise ses activités. <<Il est 10 h du matin je reviens de
                  faire une partie de ping-pong avec mon frère
                  Amédée. Le jeudi il n'y a pas de
                  cours. Les uns vont à une classe de musique
                  grégorienne et polyphonique à
                  l'institut de musique sacrée, d'autres
                  à quelques conférences
                  particulières. Ceux qui ne sortent pas le
                  matin - il n'y a guère que mon frère
                  Amédée et moi - doivent prendre une
                  demie heure de récréation dans la
                  matinée et faire une promenade de deux
                  heures dans l'après-midi. Alors je vais
                  généralement à la
                  bibliothèque de l'institut Biblique ce qui
                  compte comme promenade et mon frère
                  Amédée s'en va seul soit au
                  Colisée soit au Forum, soit dans quelque
                  lieu antique et là, assis sur un vieux
                  caillou il fait une lecture méditée
                  de Daniel Rops ou d'un auteur choisi. Chacun a sa
                  vocation. >> En Juillet 1951 vacances, donc rtour à
                  Bricquebec. Le 5 Août 1951 il est ordonné
                  sous-diacre au monastère et le 21 Septembre
                  il reçoit l'ordre de diaconat. |  
               | <<Troisième
                  année à Rome
                  >> |  |  
               | 16- Départ le 5 Octobre 1951. En ce
                  début d'année on publie les
                  résultats des années
                  écoulées et il y a comme une
                  distribution des prix. Le samedi 13 Octobre (jour anniversaire du grand
                  miracle de Fatima), le frère
                  Amédée écrit << la
                  très sainte Vierge a eu à mon
                  égard une de ces fantaisies
                  >> Ce jour-là une lettre est arrivée
                  à l'abbaye où résidait notre
                  étudiant, on pouvait y lire : << Le tirage au sort parmi les
                  meilleurs élèves des années
                  passées est effectué et nous avons le
                  plaisir de vous faire savoir que la médaille
                  d'argent 'Baccalauréat en théologie
                  avec mention pour une note de 9/10) est
                  attribuée au frère
                  Amédée Hallier de votre
                  collègue. Il devra donc se présenter
                  une demie heure avant la cérmonie à
                  la Secrétairerie. >> La distribution des distinctions se fait
                  à Rome en grand apparat. Il y a une
                  trentaine de lauréats : docteurs,
                  licenciès, bacheliers selon les
                  différentes sciences : droit canon,
                  théologie, histoire
                  ecclésiastique. Pour présider, il y a des cardinaux,
                  évêques, des ambassadeurs, le
                  préfet de la congrégation des
                  séminaires, le général des
                  jésuites et bien d'autres. A l'appel de son nom chacun va recevoir son
                  prix. Il y a 2000 étudiants qui
                  applaudissent. Le cardinal Pizzardo m'a dit en passant
                  auprès de moi : << Et le chur
                  ?>> avec l'air de me dire, que fais-tu,
                  moine, de ton obligation principale de chanter
                  l'ofice. Je n'ai pas eu le temps de lui prouver que
                  nous avions et les études et le
                  chur. Et le cardinal Arménien Agagianian m'a
                  dit en français <<Comme vous avez
                  été applaudi, vous, c'est que de nos
                  jours bien rares sont les étudiants
                  trappistes >> Le résultat : une belle médaille
                  à l'éffigie de Pie XII en un joli
                  petit écrin ..les moines qui gagnent de
                  l'argent ! Vanité ? Zéro !
                  mais c'est signé : Délicatesse de
                  Notre-Dame pour encouragement. En Juillet ce sont les vacances et le retour
                  à Bricquebec. Le 5 Août 1952, il est ordonné
                  prêtre. Ses études ne sont pas terminées,
                  il lui reste encore deux ans à faire, mais
                  le trappiste qui enseigne la théologie au
                  monastère de Bricquebec tombe malade et le
                  frère Amédée doit le
                  remplacer. Ce n'est que le 4 Octobre 1954 qu'il repart pour
                  Rome en vue de sa quatrième année, il
                  reviendra aux vacances et repartira le 12 Octobre
                  1955 pour sa dernière année. Quand il
                  revient le 10 Juillet 1956, il envisage de
                  préparer une Thèse pour obtenir son
                  doctorat en théologie. Son sujet de
                  thèse sera Aelred, abbé de
                  Rievaulx. Pour réaliser ce travail, il
                  quitte Bricquebec pour aller en Belgique à
                  l'abbaye de Chimay autant pour avoir plus de
                  tranquillité que pour la richesse de la
                  Bibliothèque.   | 
 Ordination de Jean-Louis |  
               | 
 Aelred de Rievaulx | 17- Aelred était un moine anglais
                  contemporain de St Bernard et désireux de
                  pratiquer la stricte observance Les inclinations naturelles du frère
                  Amédée pour une spiritualité
                  qui allie l'amour de Dieu et l'amour du prochain
                  voici qu'il la retrouve dans l'âme de celui
                  qu'il étudie. Aelred né vers 1110 avait reçu une
                  solide instruction et il était au service du
                  roi d'Ecosse. Au cours d'un voyage, il
                  découvre une abbaye des moines de St Bernard
                  (ceux que lon appelle <<trappistes
                  >>) Il rentre, y passe la nuit et le
                  lendemain décide d'y rester. Quelques
                  années après, à 37 ans, il est
                  élu abbé de Rievaulx. Le frère Amédée dit de lui
                  << sa personnalité toute de finesse
                  et de douceur et son cur qu'il avait grand,
                  compréhensif et rayonnant de chaude
                  symphatie >> ...voilà bien de quoi
                  être en accord avec son travail de
                  thèse. On le voit souligner avec symphatie les dons de
                  cet abbé envers ses moines <<
                  habile à s'accommoder à des
                  natures diverses fussent -elles quelquefois
                  singulières et sauvages >>. Cet
                  Abbé de Rievaulx qui écrit <<
                  vous savez, Seigneur Dieu, que ce n'est pas dans un
                  esprit d'austérité et de domination
                  que je leur commande, que je désire leur
                  être utile dans la charité
                  plutôt que de dominer sur eux, que
                  l'humilité me pousse à leur
                  être soumis et l'affection me pousse a
                  être au milieu d'eux comme l'un d'eux
                  >> En bon éducateur, il
                  imprègne l'abbaye de Rievaulx de cet esprit
                  de paix et de miséricordieuse charité
                  dont beaucoup d'âmes sentaient le besoin et
                  surent apprécier la douceur. En même temps Aelred désirait que
                  l'on aît du zèle et du courage, il est
                  triste de voir ceux qui se laissent aller à
                  l'oisiveté et à la paresse et il
                  n'hésite pas à dire: << qui
                  n'est pas un lutteur, n'est pas un homme
                  >>. Après avoir lu bien des documents, avoir
                  fait un austère travail de rédaction,
                  pris conseil auprès de personnes
                  avisées, l'heure vint d'aller
                  présenter sa thèse et la soumettre au
                  jugement d'un jury. C'est en 1957 que le
                  frère Amédée repart pour Rome
                  présenter son travail. Il fut reçu
                  << Docteur en théologie
                  >> avec les plus grandes
                  félicitations. Le 18 juin 1957, il était de retour
                  à Bricquebec et le 7 juillet suivant, il
                  était nommé pour enseigner la
                  théologie à l'abbaye et être
                  à la disposition de ceux qui viendraient
                  faire une retraite afin de les éclairer sur
                  le chemin de la vie spirituelle. Le 12 octobre 1958, il était nommé
                  sous prieur. |  
               | Vie de Prière et
                  d'apostolat |  |  
               | 18- Après tant d'années de formation,
                  le frère Amédée entre dans un
                  labeur de plus de 40 ans. Il y a en premier la prière, cette
                  louange de Dieu que les moines commencent vers les
                  3 h du matin. Il y a le chant de l'office, la
                  célébration de la messe,
                  l'étude de la théologie. On reviendra
                  à la chapelle pour l'office du milieu du
                  jour, puis vers17 h pour célébrer les
                  vêpres, puis vers 20 h pour les complies. Toutes les grandes fêtes sont
                  célébrées avec
                  solennité surtout Noël et Paques. Il y a aussi la vie de sacrifice : nourriture
                  frugale, coucher sur la dure, jeûner en ne
                  faisant qu'un seul repas, la discipline chaque
                  vendredi et vivre de bonne grâces les
                  astreintes de la vie en communauté, avec
                  encore plus de rigueur pour le grand carême
                  qui dure pour les trappistes de septembre à
                  Pâques. Comme il faut vivre à l'abbaye, il y a
                  les champs, les troupeaux, la fromagerie, le
                  boucherie et quelquefois c'est toute la
                  communauté qui est appelée à
                  mettre la main à la pâte. Pour le frère Amédée,
                  chargé de la théologie, il lui faut
                  tenir au courant des questions et Dieu sait si
                  après le concile c'est parti un peu dans
                  toutes les directions et combien les papes sont
                  intervenus et interviennent encore pour guider la
                  marche de l'Eglise.On ne s'étonne pas si un
                  témoin rapporte qu'il a vu dans la cellule
                  du frère Amédée des tas de
                  dossiers bourrés de notes, avec des encres
                  de couleurs différentes, des ratures, des
                  soulignés, tant il cherchait la
                  droiture. Tout cela était aussi pour les visiteurs
                  de l'abbaye, il désirait tant qu'ils
                  repartent non seulement avec des souvenirs
                  matériels mais avec un enrichissement
                  spirituel. On n'est pas sans remarquer le zèle qu'il
                  déploie, finalement on l'appellera
                  turbo-moine | 
 |  
            
               | 
 |  
               |  |  
            
               |  | Il a gardé de sa première
                  formation l'usage des procédés
                  mnémothechniques et les applique à la
                  vie spirituelle. Bornons nous à n'en rappeler que deux :
                  DIEU et MAUD |  
               |  |  |  
               | MAUD | DIEU |  
               | M= être réaliste, m'accepter tel
                  que je suis A= accepter les autres sauf à les rendre
                  <<hérisson>> U= univers, le tout, y rentrer par le cur
                  et l'esprit D= Dieu au dessus de tout, alpha et
                  oméga | D = décentre,déborde,
                  déconcerte, dépasse I = Infini, impensable, inimaginable,
                  inouï E = expérience, esprit,
                  éternité, eucharistie U= unité coute que coute |  
               | 19- Plus les années s'écoulent, plus
                  nombreux ceux qui peuvent témoigner, si bien
                  qu'il à crée un courant <<
                  Vous ne connaissez pas l'abbaye de Bricquebec ?
                  il faut y aller c'est super >> Beaucoup de journées-rencontres des
                  différents mouvements qui fleurissent
                  après le concile sont acceuillies à
                  l'abbaye et même les circuits touristiques
                  font étape à l'abbaye, si bien qu'un
                  conseiller général intervient
                  auprès du préfet et ces messieurs
                  décident que l'on va attribuer au
                  frère Amédée la
                  médaille d'argent du tourisme,
                  c'était en 1993. A sa famille qui voudrait bien le voir honorer
                  de sa présence une importante réunion
                  réalisée autour d'un arbre
                  généalogique, il répond
                  << j'ai déjà un titre
                  <<trappiste-touriste qui me
                  suggère de rester sage en ma trappe
                  >>. A sa famille il fera pourtant quelques
                  concessions. Il avait quitté Bricquebec pour
                  prêcher une retraite aux trappistines de
                  Campénéac. En guise de
                  récréation, il revint voir son pays
                  d'origine. Il arpenta à pied le bourg des
                  Fougerêts, croisa une de ses parentes qui ne
                  le reconnut pas . Il fit demi tour, la croisa
                  à nouveau sans plus de réaction. Il
                  s'en vint à Peillac dans son village,
                  là où s'est passé sa jeunesse,
                  on ne le reconnaît pas davantage. Au
                  Frénot, la fermière se dit <<
                  tiens voilà un monsieur
                  égaré >> à la
                  Piaudais, sa cousine germaine << j'ai vu
                  passer un monsieur qui cherchait son chemin
                  >> il s'en retourna sans avoir enfreint
                  la règle du silence. Mais rentré à Bricquebec, il
                  écrivit à sa famille, lui racontant
                  en détail ce qu'il avait vu, la
                  réaction de la parenté fut unanime :
                  << il n'a pas changé, c'est bien
                  lui, il est si content quand il a joué un
                  bon tour >>. Dans une autre circonstance le frère
                  Amédée revint à Peillac
                  à l'occasion d'une prédication dans
                  la région. Ce fut le mercredi 17 Août
                  1977. Il dit toute sa joie de
                  célébrer la messe dans
                  l'église de son baptême à
                  l'occasion de ses 25 ans de sacerdose. Les
                  prêtres, religieux et religieuses de Peillac
                  étaient réunis avec la famille et les
                  amis. En nous quittant il disait : << un jour
                  nous nous retrouverons ...Nous serons dans la FETE
                  pour toujours. En attendant soyez joyeux, priez
                  sans cesse et de toute votre vie << faites
                  eucharistie >>   |   
 Jean-Louis farceur avec une anguille 
 Pour 25 ans de sacerdose (lit en portefeuille et
                  soupe de lait) |  
               |  | LE MOINE ET LE
                  PSYCHIATRE |  
               | 
 | 20- Autour des années 1990, un visiteur
                  assidu du frère Amédée
                  était un psychiatre de Cherbourg,
                  marié et père de famille, qui
                  cherchait à approfondir les méandres
                  de l'esprit humain et il appréciait beaucoup
                  les ouvertures spirituelles que lui proposait un
                  trappiste à la fois dynamique dans ses
                  activités et heureux dans sa relation avec
                  Dieu. Il y avait au delà de la psychologie
                  humaine un vaste domaine où la foi en Dieu
                  favorisait l'équilibre. Il avait formé le projet d'engager le
                  frère Amédée dans la
                  rédaction d'un livre proposant le
                  cheminement humain et spirituel. Notre trappiste
                  hésitait : à quoi bon un livre de
                  plus....et puis c'est un sujet
                  délicat....et puis à mon
                  âge. Mais le père Abbé, gagné
                  par le psychiatre, conseilla de s'y mettre. Alors
                  en quelques heures le frère
                  Amédée proposa un plan, ensuite une
                  méthode : le psychiatre (40 ans ) le moine
                  (82 ans) chacun dans son domaine en évitant
                  d'être théorique pour proposer des
                  vues pratiques au service de l'homme. C'est ainsi
                  que prendra corps le livre <<
                  Le moine et le
                  psychiatre >> qui sort en 1995. |  
               | 21- VOYAGE AU
                  JAPON Les moines de Bricquebec au temps où les
                  vocations manquaient pas,
                  déléguèrent quelques uns de
                  leurs moines pour aller fonder une abbaye nouvelle
                  au Japon. Cette fondation fut prospère et
                  engendra d'autres abbayes << filles de
                  Bricquebec >> En 1996, du 9 Novembre au 12 Décembre, le
                  frère Amédée fut
                  désigné pour aller les visiter. Comme
                  il le disait gentiment lui-même <<
                  cela m'a donné une idée des
                  voyages du Pape >> On descend d'un gros
                  avion pour en reprendre un petit qui se pose
                  là où vous attend un taxi et c'est
                  ainsi que successivement il va visiter 6 abbayes de
                  cisterciens au Japon, faire des conférences
                  matin et soir et recevoir des visites. Du Japon, il va aller en Corée voir une
                  abbaye de trappistines. Quand il rentre, il est
                  fatigué et les signes de la maladie de
                  Parkinson s'amplifient. Cependant le père Abbé le nomme
                  prieur le 24 Décembre 1996. | 
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               |  | NOCES D'OR
                  SACERDOTALES |  
               | 
 découpe du fromage "la Providence" 
 jean-louis serveur | 22- Il avait été ordonné
                  prêtre le 05 Août 1952. Il voulut
                  remercier Dieu pour 50 ans de grâces. L'invitation qu'il envoya disait : << Ce sera une fête sans
                  caractère officiel, une fête de
                  famille dans la liberté et la joie? A chacun
                  son choix : venir cette année ou les
                  années suivantes. La fête des 90 ans
                  qui sera le 25 Mars 2003 ou la fête de
                  l'Envol vers la joie de Dieu. Il y aura la messe à 11 h et le repas festif dans la simplicité
                  et le bonheur >> Il eut la joie d'acceuillir bon nombre de ses
                  parents et amis et avec eux de chanter les
                  miséricordes de Dieu. Dans les mois qui suivirent, il reprit son
                  travail autant que ses forces le lui permettaient,
                  essayant de dire "" oui "" quand on le
                  sollicitait. Un seul n'avait pas droit à cet
                  acceuil, c'était son médecin qui
                  s'entendait répondre "" non "". Dans ses derniers jours - 3 jours avant sa mort
                  - il corrigeait encore son texte sur le Rosaire
                  dont on peut espérer la parution. Chose remarquable, il y propose d'ajouter la
                  médation des ""mystère
                  lumineux ""alors que le Pape à ce moment
                  n'avait encore rien publié,
                  mystérieuses convergences de l'Esprit ! Lui qui avait tant cultivié la soumission
                  à Dieu, lui qui voulait répondre
                  ""oui "" quand Dieu l'appellerait. Il a du
                  affronter quelques heures pénibles
                  d'inquiétudes. Il demanda des prières
                  et que l'on fit venir son confident Don Colomban.
                  Il retrouva rapidement la paix pour l'offrande
                  dernière de sa vie. Il est mort le 06 Novembre 2002 Ses funérailles furent
                  célébrées le vendredi 8
                  Novembre . Il avait demandé que cela ne soit
                  pas triste, il partait pour la joie. Le père Abbé souligna le
                  caractère de cette vie donnée en
                  affirmant que c'est un véritable tour de
                  force qu'il réalisait en permanence. - Etre à la fois fidèle aux
                  exigences de la vie monastique par une
                  assiduité aux prières et aux
                  offices. - Etre en même temps fidèle
                  à son emploi au service de tous ceux qui
                  venaient à l'abbaye. Il aimait les formules percutantes pour
                  provoquer à la génrosité
                  envers Dieu. Il acceuillait tout demandeur car il y voyait
                  une âme capable de mieux aimer son
                  créateur. Au cimetière de l'abbaye, tous furent
                  logés à l'enseigne de la
                  mortification tant la pluie normande
                  dispensée par Dieu fut abondante, tandis que
                  selon l'usage des trappistes, on inhumait le corps
                  à même la terre. Après la cérémonie, le
                  Père Abbé distribua un dessin
                  humoristique (uvre d'un neuveu de
                  l'Abbé). On y voyait le frère
                  Amédée sautant de nuage en nuage pour
                  aller vers St Pierre en lui disant "" Vive la
                  fête "", tandis que derrière lui
                  son ancien abbé ""Dom René ""
                  rappelé à Dieu quelques mois plus
                  tôt se réjouit de le voir arriver .
                  Quant à St Pierre, il se pose des questions,
                  c'est qu'il voit lui arriver un trappiste d'un
                  modèle spécial gardant devers lui
                  l'auxtérité d'un moine de la stricte
                  observance et laissant éclater au dehors une
                  cordialité débordante. Dans la maison
                  du Père (c'est Jésus qui le dit)
                  qu'il a du bien vite lui trouver cette place qui
                  lui était préparée ! Vous la Haut qui êtes
                  à la fête, n'oubliez pas ceux qui sont
                  à la peine ici bas ! Texte de l'abbé joseph
                  Voisin d'après des documents
                  conservés dans la famille |  
            
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 Pour ces 50 ans de sacerdose Jean-Louis
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 On " baira ça quand on sra vieux " |  |